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Sâmes

Les Sâmes ou Sâmis ou Lapons                                                           

C’est le seul peuple à vivre en majorité au nord de Cercle Polaire.

Leur territoire, apellé Sapmi s’étend des cotes de l’atlantique Nord en Norvège à la presqu’île de Kola au Nord de la partie occidentale de la Russie.

carte du territoire sami sapmi

Cette région de 260 000 km² s’étends sur 4 pays: Norvège, Suède, Finlande, Russie. Le paysage de cette région porte l’empreinte de la dernière glaciation.

A l’ouest, de hautes montagnes glacées et une côte profondément échancrée de fjords. A l’est de la chaîne montagneuse se trouve un plateau accidenté, sorte de toundra semée de marécages et traversée de rivières. Les bords de ce plateau sont encerclées de forêts de conifères qui pénètrent dans les vallées.

Les vastes plaines de bouleaux nains, les bruyères marécageuses sont des éléments essentiels pour l’alimentation du renne.

Ils vivent adaptés au monde moderne auquel ils appliquent leurs traditions. Ils ont un sentiment d’identité très fort. Leur nom vient de leur costume traditionnel, bariolé. Lapp veut dire rapiécer.

Ils trouvent cette appellation péjorative. C’est pourquoi ils préfèrent le nom de sami, nom issu de leur langue.

Ils possèdent un conseil Sami nordique qui défend les intérêts de leur peuple ainsi que leurs intérêts économiques.

Ils disposent d’un comité culturel interlapon, le Sami Atnam. En Suède, leur statut n’est pas protégé par la constitution, le dialogue s’en trouve limitée.

Une partie de leur territoire est actuellement envahi par l’exploitation minière, notamment aux alentours de la ville de Kiruna en Suède. Le minerai de fer produit dans cette mine représente 90% de la production européenne. Elle est tellement envahissante et expansive que la décision a été prise de déménager la ville.

Population :

Les samis sont de 85000 à 135000.

En Norvège, ils sont entre 60 000 et 100 000. En Suède de 15 000 à 25 000.

En Finlande: 6400 et en Russie aux environs de  2000.

Leur territoire n’a pas de limites définies. Ils cohabitent avec d’autres peuples qui n’ont pas non plus la notion de frontières.

Leur style de vie à beaucoup évolué, ils gardent leurs traditions et leurs costumes mais ne les mettent en pratique que lors de leurs fêtes traditionnelles.

Pour la vie de tous les jours, ils vivent dans des maisons avec tout le confort moderne. Terminé la tente ancestrale, kåta, faite de minces tronc de bouleau recouverts de toile ou de couvertures de laine. Ils utilisent les motos neige et les hélicoptères pour leur élevage de rennes.

Leur costume traditionnel est en cuir et en fourrure rehaussé de passements rouges, vert et jaune. Il est accompagné d’un bonnet bariolé, dit des quatre vents, au pompon rouge.

On peut diviser les samis en plusieurs groupes:

Les Samis de la côte, les plus nombreux, vivent le long des côtes septentrionales de la Norvège, exercent la pêche et l’agriculture.
Les samis de la Montagne, sont les vrais héritiers du peuple nomade du grand nord européen qui vit de l’élevage du renne. Ce sont eux qui transmettent les coutumes de génération en génération ainsi que celle des migrations saisonnières. Ils habitent dans la partie intérieure de la Laponie.
Les samis des Forêts habitent en Laponie suédoise.
Les samis d’origine russe, les Skolts, vivent dans la péninsule de Kola et en Finlande dans le territoire de Savettijärvis où ils se sont installés après la seconde guerre mondiale. Ils sont de religion orthodoxe. 
Les Samis des fleuves sont des samis de la côte qui se sont installés le long des fleuves. La pèche est leur activité principale.

Economie :

Les pays scandinaves encouragent le développement du grand Nord. Pour cela ils fournissent des aides aux entreprises voulant s’y implanter. La seule condition est que les bénéfices soient réinvestis dans la région d’implantation de l’entreprise.

Ceci pour permettre la fixation des habitants et l’installation de nouveaux, plutôt que l’exode vers les villes qui semble inéluctable sans économie.

De nombreux samis exercent des professions classiques de notre vie moderne.

Pour ceux qui vivent encore en pleine nature, 2 grands secteurs d’activité sont présents:

Le bois: L’immense forêt est une réserve quasi inépuisable pour l’abattage.

photo d'une foret sameLes cours d’eau qui la parcourent permettent le transport naturel de celui ci au printemps. L’exploitation industrielle de cette richesse n’est pas sans conséquence.

Elle diminue le territoire historique de la faune locale. L’exploitation a besoin de routes praticables en permanence. L’apport de sel en grande quantité change l’écosystème endémique. 


L’élevage de rennes:

Toujours présent malgré l’évolution de la société, il ne s’exerce plus du tout de la même façon qu’autrefois. Plus question de suivre les rennes en déplaçant tente et famille.

photo de la Migration-des-rennes-en laponie

De nos jours, les samis sont sédentarisés et vont à la rencontre des rennes en moto neige et hélicoptère pour repérer le troupeau. La transhumance de printemps se fait uniquement à l’initiative des rennes qui calquent ce voyage avec la mise bas des femelles qui doit se faire vers les hauts plateaux au delà des fjords.

Cet élevage est menacé par la mise en exploitation des terres vierges et la pollution. La catastrophe de Tchernobyl a d’ailleurs failli porté un coup fatal à l’élevage. Des milliers de rennes ont du être abattus suite à l’injection de lichen radioactif.

Le taux toléré de radioactivité pour la viande de renne a été porté à 6000 becquerels par kilo contre 600 pour la viande de mouton.

La création de réserves pour la survie des rennes a entraîné la présence et l’augmentation des prédateurs. Les loups, lynx, aigles déciment les troupeaux livrés à eux même. La présence d’hommes, de chiens qui préservait les troupeaux des prédateurs ayant disparue. 

A cela s’ajoute l’industrie touristique, surtout développée en Norvège. Les samis mettent à profit leur habilité à travailler la peau, l’os et les laines.

Cet artisanat est fort apprécié des touristes. Ils sont aussi guide pour la visite des terres sauvages. Certains mettent en scène leur vie nomade d’autrefois.

Histoire :

D’où viennent les samis? Les spécialistes ne sont pas encore tombés d’accord sur leur origine.

Certains y voient les derniers représentants d’un fond de peuplement paléo-européen repoussé vers le nord par les tribus proto-finoises(peuples ayant précédés les finnois dans la presqu’île scandinave.). D’autres y voient une origine samoyède(peuples russes parlant des langues finno-ougriennes). Il est quasiment sur que leur installation date d’il y a environ 30 000 ans .photos anciennes sames

Les samis n’ont donc pas d’origine sure .

Dans l’histoire, on retrouve des traces dans des écrits de Tacite (Historien et philosophe romain, né en 55 et mort vers 120 ap. J.-C).d’un peuple lapon en Germanie.

Ptolémée (astronome et astrologue grec ayant vécu de 90 à 168) signale l’existence de 2 peuplades en Scandie.

C’est Procope qui faisant état des habitants  de Thulé en 550, y décrit aussi des nomades qui vivent uniquement de ce que la nature peut fournir.

C’est la première description du peuple sami.

Religion :

Chamanistes, les Samis ont eu des contacts très tardifs avec le christianisme. La première tentative d’évangélisation en Norvège n’aurait eu lieu qu’au XII ème siècle. Sans grand succès. En suède et en Finlande, il faut attendre le milieu du XV Ième siècle.

Christian IV, roi du Danemark et de Norvège, jugeant cette situation insupportable, notamment parce que les samis échappaient ainsi à l’impôt, entreprit un voyage dans le Finnmark au début du XVII ème siècle. A son retour, il décréta que tout Sami qui ne se convertirait pas, serait condamné à mort. Il fit construire, en 1650, la première église à Varanger. Elle fut peu fréquentée, les samis utilisant astucieusement leur statut de nomades pour échapper à l’office dominical et aux grandes fêtes comme Pâques, Noel, l’Annonciation ainsi que pour les équinoxes de printemps et d’automne (païens).

Malgré de nombreuses tentatives des missionnaires luthériens (parfois très dures), le chamanisme perdurait. A partir de 1826, Laestadius, pasteur d’origine samie créa un mouvement évangélique adapté à l’âme polaire. Il fit beaucoup d’adeptes en Laponie finlandaise et norvégienne. Malgré cela, le chamanisme perdurait encore. Les tambourins des trolls, peints en rouge et ornés de dessins magiques ( il en reste 71) ont longtemps raisonnés dans les têtes samies. Ils rythmaient le culte interdit aux divinités suprêmes:  Le soleil, source de vie, et la lune.

photo de chamane same

Seul, le chaman  pouvait, entrant en transe à l’aide du tambourin et d’incantations magiques, percer le secret de la puissance incontrôlable de la nature et des intentions des dieux. En plus , venait le dieu du Tonnerre, aux nombreuses attributions: fertilité,  pêche, chasse, lacs, poissons et animaux sauvages.et une cohorte de déesse et d’esprits tantôt malins, y compris le diable lui même.

De nos jours, les samis écoutent moins les bruits de la nature et le chamanisme est très, très peu pratiqué et suivi. 

Langue :

Le same fait partie des langues fino-ougriennes, liées au finnois. Le contact avec les populations des différentes régions a introduit des mots germaniques .Ces dialectes sont si différents que tous les sames ne peuvent se comprendre. Certaines sont écrites. La géographie des langues ne correspond pas à des lieux géographiques. Les samis parlent leurs propres dialectes, répartis en 9 groupes:

 Les langues samies sont classées de la manière suivante :

Groupe de l’est :
    sâme d’akkala (áhkkilsámegiella, éteint le 23 Décembre 2003 avec le décès de Marja Sergina, à Babinsk, dans la presqu’île de Kola)
    sâme d’Inari (anarâškielâ, 400 locuteurs, Finlande, autour du lac Inari),
    sâme de Kemi (éteint depuis plus d’un siècle),
    sâme de Kildin (самь кӣлл sam’ kīll, 600 locuteurs, Russie, partie médiane de la Péninsule de Kola),
    sâme de skolt (nuortalašgiella, 300 locuteurs, nord de la Finlande et Russie),
    sâme de Ter (saa´mekiill, deux locuteurs, Russie, partie orientale de la presqu’île de Kola) ;
groupe du sud :
   sâme d’Ume (ubmisámegiella, une vingtaine de locuteurs) ;
groupe de l’ouest :
      sous-groupe du nord :
      sâme de Pite (bihtánsápmi ou biđonsámegiella, une vingtaine de locuteurs) ;
      sâme du Nord (davvisámegiella, ou plus couramment davvisápmi, la variété la plus parlée : 30 000 locuteurs,         essentiellement en Norvège, mais aussi en Suède et en Finlande),
    sâme de Lule (julevsábme, 2 000 locuteurs),
    sous-groupe du sud :
   sâme du Sud (åarjelsaemien gïele, 500 locuteurs, en Suède et en Norvège).

En 1948, les spécialistes des dialectes samis K. Bergsland et I. Ruong décident de réformer l’écriture du same du nord en vue de préserver la langue. Les Samis de Finlande dont la tradition écrite est plus marquée, décident de rester à l’écart de cette réforme et choisissent de conserver leur orthographe basée sur leur propre phonétique. Les Samis de la Péninsule russe de Kola utilisant un alphabet cyrillique adapté n’étaient donc pas concernés pas cette réforme.

Depuis 1979, le sâme du nord est officiellement employé par les trois pays nordiques et promu par les différentes administrations scolaires, les radios, la télévision et la presse écrite. Les institutions samies comme le conseil sami ou la Fédération nationale des Sami de Suède en ont fait leur langue officielle. Elle apparaît aussi dans la signalisation routière locale.


SIIDA – LE MUSÉE NATIONAL DU SÁMI FINLANDAIS

Le musée Sámi Siida est le musée national des Sámi et un musée national spécial en Finlande. Le musée Sámi stocke la culture spirituelle et matérielle des samis finnois dans ses collections et la présente au public à travers ses expositions et ses publications. Son but principal est de soutenir l’identité et l’estime de soi culturelle du sâme.

Le musée Sámi a ses locaux principaux à Siida dans Inari. Ses bureaux, administration de collections, production d’exposition et autres activités centrales sont situés à Siida. Le musée Sámi a également une unité dans la partie occidentale de la région Sámi, à Skierri à Hetta dans la municipalité d’Enontekiö. En outre, le musée Sámi gère la maison du patrimoine sâme de Skolt à Sevettijärvi dans la municipalité d’Inari.

Le musée sami possède des musées frères qui documentent la culture samie dans d’autres pays nordiques et en Russie. Le Musée Sámi fait également partie du réseau muséographique des peuples autochtones du monde.

sami siida

photo du musée sami siida
photo du musée sami siida
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Pour ceux qui veulent aller voir les samis, le dernier peuple indigène d’Europe, qui accueille chaleureusement les touristes, un article de Télérama vous donnera de bons conseils.Immersion chez les samis.

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