La fonte du permafrost
La fonte du permafrost
Qu'est ce que le pergélisol ou permafrost en anglais ?
C'est la couche de sol gelé en permanence. Celui ci représente une superficie de 19 Millions de km2 . Il est situé principalement au dessus de 60° de latitude Nord. On le retrouve aussi dans le massif alpin au dessus de 2500 m dans les ubacs. Sa profondeur varie en fonction de l'age de sa formation. Quand il est présent depuis plusieurs cycles glaciaires , il varie de 440 m à 1,5 kilomètre.
La fonte du permafrost
est un souci majeur dans la préservation de l'environnement terrestre. Sa particularité est d'être un piège à carbone. On le retrouve sous la forme de méthane ( CH4 ). Ce gaz connu est un activateur puissant de gaz à effet de serre. On se préoccupe du CO2, mais le méthane a un potentiel de réchauffement 25 fois plus fort. Sa quantité enfermé dans le permafrost est estimé à 1700 milliards de tonnes. Ce qui représente deux fois la quantité de carbone contenue dans l'atmosphère.
Nous sommes en présence d'un cercle vicieux. En effet, plus l'atmosphère se réchauffe et plus la libération de méthane est importante. Plus la libération de méthane est grande et plus l’effet de serre est fort et plus la température augmente.
Des pays se retrouvent en difficulté . En effet toutes leurs infrastructures sont construites selon le postulat que l'on ne peut creuser le sol gelé. Or depuis la fonte, des routes , des aéroports, des lignes de chemin de fer , des pipelines, des lignes électriques… se retrouvent sur des sols mous. Des remontées mécaniques suisses doivent être revues pour des questions de sécurité. Imaginons le risque qu'il représente pour des infrastructures d'extraction pétrolières ou gazières construites pour des sols durs et gelés.
C'est cette incertitude qui rebutent certaines grandes compagnies pétrolières d'investir trop au nord du cercle polaire arctique. La peur de ne pas survivre à une catastrophe environnementale majeure aux dégâts énormes les freinent.
Une centrale nucléaire russe dans la Sibérie oriental est construite sur ce permafrost. La centrale de Bilibino de type Tchernobyl constituée de 4 petits réacteurs mixte mis en service en deux temps: 1974 et 1976. Elle est située à l’extrême Nord-est de la Russie. Son exploitant , l'organisme d’état Rosatom a classé le sujet comme confidentiel.
Des phénomènes nouveaux se manifestent.
De grands trous se sont créés en Sibérie dans la presqu’île de Yamal, le bout du monde en langage local. Ils sont dues à l'expulsion de matière sous la force de gaz comprimé tel les phénomène du bouchon de champagne. Mais on ne parle pas de Jéroboam, ni de Nabuchodonosor, ce sont des trous de 30 à 60 mètres de diamètre et de profondeur de 50 à 70 mètres.
Une expédition scientifique russe a observé en 2011 plus de 100 fontaines de méthane d’une ampleur jamais vue émergeant de l’océan Arctique, au nord de la Russie, rapporte le journal britannique The Dailymail.
Dans le passé, nous avions déjà observé des structures comme celles-ci, mais elles ne faisaient que quelques dizaines de mètres de diamètre, a affirmé le chef de l’expédition, Igor Semiletov: "Cette fois, nous en avons trouvé des beaucoup plus impressionnantes, elles font plus de 1000 mètres de diamètre.Sur une superficie relativement petite, nous en avons trouvé plus de 100, à l’échelle de la région il doit y en avoir des milliers. Ces fontaines se sont formées avec la fonte des fonds marins de l’Arctique qui s’accélère à cause du réchauffement climatique."
C’est le navire de recherche Russe « Académie Lavrentiev » qui en a fait la découverte. Il a mené ses recherches dans un périmètre d’environ 10.000 miles carrés au large de la côte Est de la Sibérie .
« C’est terrifiant » explique le Dr Igor Semiletov. "Nous supposons que les quantités qui s’échappent actuellement de la région sont équivalentes à celles que la totalité des océans mondiaux libèrent normalement."
« D’énormes panaches de bulles de méthane remontent des fonds marins à la surface dans des zone de plus d’ 1 Km de diamètre, c’est maintenant par de véritables cratères que s’échappe le méthane dans l’atmosphère . »
« C’est la première fois que nous observons des fontaines de bulles aussi impressionnantes, elles font plus de 1000 mètres de diamètre et recrachent du méthane gazeux en continu, c’est incroyable et terrifiant »