L’Ile Victoria
l’ile Victoria est un île du Canada entièrement présente dans le cercle polaire arctique. C’est la deuxième plus grande île du Canada, après l’île de Baffin. Sa superficie est de 217 291 km². Elle est partagée entre les provinces du Nunavut et des territoires du Nord-Ouest. Sa côte est très découpée avec de nombreuses péninsules et de anses. Elle accueille le parc Ovayok et le refuge d’oiseaux migrateurs du golfe de la reine Maud.
Latitude: Entre 102° Ouest et 117° Ouest
Longueur : 714 km max Largeur: 656 km max
Altitude maximale: 655 mètres en partie centrale dans les monts Shalers.
Populations/villes:
L’ile Victoria est très peu peuplée puisque seulement 1707 personnes y habitent. Sa densité est de 0.01 hab/km².1 309 dans la partie Nunavut et 398 dans les Territoires du Nord-Ouest
Villages :
Ikaluktutiak ou Cambridge bay sur la côte sud-est. Le hameau de Cambridge Bay est situé sur un vaste plateau ondulant qui surmonte d’abruptes falaises côtières. Le paysage est parsemé d’innombrables lacs et étangs. Cambridge Bay jouit d’un ensoleillement continu du 20 mai au 23 juillet. La pluie y est rare et tombe habituellement en juillet et août alors que les températures oscillent entre 5°C et 25°C. Les chutes de neige les plus abondantes arrivent en octobre et novembre. Il y fait nuit en décembre; le ciel est alors éclairé par la lune, les étoiles et les aurores boréales. La température moyenne en hiver se situe entre -25°C et -35°C, mais compte tenu du facteur de refroidissement dû au vent, la température ressentie est parfois de -60°C.
Ulukhaktok (traditionnellement épelé Ulukhaqtuuq et connu jusqu’au 1er avril 2006 sous le nom de Holman) est un petit hameau sur la côte ouest de l’île Victoria, dans la région d’Inuvik aux Territoires du Nord-Ouest, Canada. Le recensement de 2006 dénombre 398 habitants desquels 360 (90,0 %) sont Inuvialuit ou Inuit, 7,5 % non-autochtones et 2,5 % Nord-Amérindiens. Le recensement de 2011 y dénombre 402 habitants.
Comme les autres petites communautés des territoires, la chasse, la trappe et la pêche sont les sources principales de revenu, mais l’estampe a pris le dessus comme première source de revenu ces dernières années.
Les deux principales langues sont le dialecte Kangiryuarmiutun de l’Inuinnaqtun, qui fait partie du groupe Inuvialuktun, et l’anglais.
Géographie:
L’ile Victoria présente une ligne côtière très découpée avec beaucoup de péninsules et de nombreuses anses. À l’est, pointant vers le nord se trouve la péninsule Storkerson qui finit sur le canal Goldsmith qui sépare l’île Victoria de l’île Steffanson. Entre la péninsule Storkerson et le nord de l’île Victoria se trouve la baie Hadley, la plus grande baie de l’île. La péninsule du prince Albert (nommée d’après l’époux de la reine Victoria), se situe au nord de l’île et se termine sur le détroit du Prince de Galles. Dans le sud, pointant vers l’ouest, se trouve la péninsule Wollaston, séparée du centre de l’île par le détroit du Prince Albert (Prince Albert Sound).
Le point le plus haut de l’ile Victoria est à 655 mètres dans les monts Shalers, sur la partie centrale de l’île.
Au Nord : Détroit du Vicomte Melville
au Sud : Détroit de Dease
à l’Est : le canal MC lintock et le détroit de Victoria
à l’Ouest: le golfe d’Amundsen et le détroit du prince de Galles
Rivière: La plus grande est Kuujjua ( grande rivière en Inuktikut).
Climat:
Hiver : L’ile Victoria est entièrement recouverte de glace. La température moyenne tourne autour de -30°c. Des vents violents et aucune lumière du jour créent un climat rude.
Été: La moyenne estivale se situe entre 3° et 12°C avec des précipitations de l’ordre de 15 à 25 mm.
Histoire:
Les sites archéologiques retrouvés un peu partout sur cette île immense sont la preuve que les peuples autochtones occupent l’archipel arctique canadien depuis quatre millénaires.
- Les Prédorsétiens ou « Saqqaq » : 2 500 à 500 av. J.-C.
- Les Dorsétiens ou « Tuniit » ou « Sivullirmiut » : 500 à 1 500 apr. J.-C.
- Les Thuléens ou Proto-Inuit : 1 000 à 1 600 apr. J.-C.
- Les Inuits ou Esquimaux : 1 600 apr. J.-C. à nos jours
Les Inuits de Cambridge Bay, habitant les portions est et sud de l’île Victoria, parlent l’inuinnaqtun, une langue quelque peu différente de l’inuktitut. Ils sont connus comme les Inuits du cuivre, descendant des anciens Thuléens et possèdent des traditions uniques et distinctes. Il existe 21 sous-groupes d’Inuits du cuivre et sept sont de la région.
- Ekalluktogmiut — de la rivière Ekalluk
- Haneragmiut — de Dolphin et du détroit Union
- Iqaluktuurmiut — d’Iqaluktuuq sur la rivière Ekalluk
- Kangiryuarmiut — du centre de l’ile Victoria
- Kilusiktogmiut — du nord-est de la pointe Lady Franklin
- Nagyuktogmiut — de la pointe Lady Franklin
- Puiplirmiut — de la baie Simpson
Les Inuits du cuivre furent ainsi nommés parce qu’ils fabriquaient des pointes de flèche et de lance, des lames de « ulu », des ciseaux, des harpons et des couteaux en cuivre qu’ils troquaient par la suite avec d’autres Inuits pour des casseroles en stéatite ou d’autres marchandises. Ils étaient des nomades, chasseurs-cueilleurs qui venaient près de Cambridge Bay à cause de l’abondance de ses ressources fauniques.
C’est en 1826 que John Richardson de la deuxième expédition Franklin aperçoit l’ile Victoria pour la première fois. Son nom lui fut donné en l’honneur de la nouvelle reine en 1839 par Peter Warren Dease et Thomas Simpson. La péninsule au nord-ouest adopte plus tard le nom de son prince consort, le prince Albert. John Rae de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), explore le littoral (1851) depuis la baie Prince Albert jusqu’à la pointe Pelly en traîneau. En 1915 et 1917, l’ Expédition arctique canadienne explore l’île sous la direction de Vilhjalmur Stefannson (qui y va pour la première fois en 1910), et Diamond Jenness, dont la péninsule à l’ouest porte le nom, étudie les Inuits du cuivre. Au début des années 1920, la CBH établit des comptoirs à Cambrigde Bay, à Walker Bay et à Ulukhaktok.
Lorsqu’il découvrit le passage du Nord-Ouest en 1905, l’explorateur norvégien Roald Amundsen visita la région de Cambridge Bay, à bord du Gjoa. Il arriva en Alaska en 1906. En 1918, il refit la même route de l’ouest vers l’est à bord d’un nouveau navire, le Maud. La Compagnie de la Baie d’Hudson acheta ensuite ce navire pour faire la traite des fourrures. Il fit escale à Cambridge Bay en 1921. Le Maud fut utilisé durant de nombreuses années avant de sombrer dans la baie. Sa coque exposée servit de repère historique durant 80 ans; la Norvège est présentement en voie de le récupérer.
En 1947, une grande tour LORAN, un système de navigation électronique, fut construite à Cambridge Bay. Un grand nombre d’Inuits furent embauchés durant la construction et plusieurs d’entre eux s’installèrent dans la région. En 1954, une église catholique fut construite utilisant l’huile de phoque mélangée à du sable en guise de mortier. La même année, une base de la ligne d’alerte avancée (ligne DEW) fut également construite. En 1989, le site fut converti en station du Système d’alerte du Nord, un projet conjoint du Canada et des États-Unis.
Arts et culture:
Des artistes locaux reconnus, tels que Inuk Charlie, ont vendu de leurs pièces à travers le monde. De remarquables œuvres d’art inuit sont fabriquées dans le marbre, la stéatite, la serpentine, l’ivoire, les bois de caribou, le bronze, le laiton, l’argent sterling et la turquoise. On en trouve en plusieurs endroits et commerces de Cambridge Bay.
Faune:
Le troupeau de caribous de Dolphin-Union connu localement sous le nom de Caribou Island, est une population migratoire de caribou de la toundra, Rangifer tarandus groenlandicus, qui occupent l’île Victoria dans le Grand Nord du Canada et le continent à proximité. Ils sont endémiques au Canada. Ils migrent à travers le détroit de Dolphin et Union de leur pâturage d’été sur l’île Victoria à leur zone de pâturage d’hiver sur la partie continentale du Nunavut TNO au Canada. Il est inhabituel pour le caribou nord-américain de traverser la mer gelée et les seuls autres caribous à le faire sont les caribous de Peary qui sont de plus petite taille et dont la population est moins nombreuse. Les bœufs musqués, les ours polaire, les lièvres arctiques y vivent aussi.
De nombreux oiseaux migrateurs fréquentent l’île Victoria:
La région de Cambridge Bay est une aire de reproduction du bécasseau de Baird ,
du bécasseau maubèche,
et du rare bécasseau rousset, une espèce en péril.
Dans le secteur sud-ouest on trouve :
– Grande densité de couples reproducteurs de bernaches du Canada, 8 % des bernaches du Canada nichent ici.
-Grand nombre de cygnes, de goélands et de sternes.
-Plusieurs espèces d’oiseaux de rivage nichent dans la zone.
Flore:
L’été l’ile Victoria est recouverte de toundra: Près de 2000 espèces de plantes, principalement des mousses, des carex ou laîches, des graminées et des plantes à fleurs, forment la végétation de la toundra. Sous la toundra se trouve le pergélisol, ou le sol gelé en permanence, qui ne laisse pas pousser les racines pivotantes.Des myosotis arctiques, des pavots d’Islande et des saxifrages se trouvent partout sur la toundra de l’Arctique.
En savoir plus sur la faune et la flore dans le Nord de l’Arctique ainsi que sur ce site canadien.
Géologie :
L’ile Victoria est composée en grande partie de roches sédimentaires. Sur les côtes ouest et sud, elle est ceinturée de roches précambriennes recelant des filons de cuivre que les « Inuits du cuivre » ont exploités. La partie du nord-ouest de l’île est principalement composée des monts Shaler, qui s’élèvent à plus de 600 mètres. La plus grande rivière de l’île, Kuujjua (« grande rivière » en inuktitut), débute dans le haut des montagnes et s’écoule dans Minto Inlet. La côte orientale est une plaine basse qui s’élève en escarpements dans la péninsule de Wollaston. Le modelé glaciaire est plus complexe que partout ailleurs dans l’archipel Arctique. Des rivières aux déviations légères et de nombreux lacs ponctuent les basses terres. Les formations rocheuses ainsi que la forme de la côte sud ressemblent beaucoup à celles de la baie du Couronnement, située immédiatement au sud.
Parc territorial Ovayok:
Le parc Ovayok (mont Pelly) est situé à une quinzaine de kilomètres à l’est de l’agglomération de Cambridge Bay. Une montagne appelée Ovayok en constitue son principal attrait. D’une altitude d’environ deux cents mètres, cette montagne se détache du paysage. Pour les Inuits et les peuples qui les ont précédés, elle constitue, depuis des générations, un important repère de même qu’une source de légendes.
Les Prédorsétiens ou « Saqqaq » : 2 500 à 500 av. J.-C.
Les Dorsétiens ou « Tuniit » ou « Sivullirmiut » : 500 à 1 500 apr. J.-C.
Les Thuléens ou Proto-Inuit : 1 000 à 1 600 apr. J.-C.
Les Inuits ou Esquimaux : 1 600 apr. J.-C. à nos jours
Depuis des temps immémoriaux, Ovayok représente une étape incontournable pour les peuples nomades lors de leurs déplacements saisonniers. Les Autochtones qui gagnaient l’arrière‑pays en été et retournaient sur la glace de mer en automne faisaient escale en cet endroit pour tirer parti de l’abondance du poisson et de la sauvagine vivant dans les milieux lacustres avoisinants. Ces voyageurs y construisaient des caches en pierre et y stockaient des vêtements d’hiver, de l’équipement et de la nourriture qu’ils pouvaient ensuite récupérer sur la voie du retour. Aux visiteurs, le parc offre aujourd’hui cinq sentiers qui s’étendent sur plus de vingt kilomètres.
Le parc Ovayok compte cinq sentiers de randonnée pédestre. L’emplacement des sentiers, des aires de camping et des écriteaux ou poteaux d’interprétation apparaît dans un guide que l’on peut se procurer auprès du centre des visiteurs de la côte de l’Arctique (Arctic Coast) ou encore auprès de Parcs Nunavut. Les randonneurs n’ont qu’à suivre les balises indiquées pour s’orienter.
Le sentier du cycle des saisons est facile à fréquenter, traversant un terrain accidenté, mais à niveau. Il mène à un ancien lieu d’habitation où l’on peut explorer la culture et l’histoire inuites. Vingt‑sept caches, cercles de tentes et secteurs d’attente se retrouvent le long du sentier.
Le sentier Ovayok conduit les randonneurs du point de départ jusqu’au sommet de la montagne, d’où la vue est splendide dans toutes les directions. Le premier tronçon est passablement escarpé, et l’essentiel du parcours est accidenté. Ce sentier propose une interprétation de la légende d’Ovayok et indique aux randonneurs la position des côtes et de la tête du géant, deux points qui sont visibles à partir du sentier. De même, au sommet, les randonneurs remarqueront un monument qui honore les Inuits ayant servi dans le régiment « Princess Patricia’s Canadian Light Infantry ». La plaque a été dévoilée en 1989, à l’occasion du 75e anniversaire de ce régiment. De toutes les cérémonies soulignant cet anniversaire, aucune n’a eu lieu à si haute latitude.
Le sentier Tolemaqk forme une boucle qui longe la montagne par le sud‑ouest, ceinture quelques petits lacs, puis revient au point de départ. Ce parcours est parallèle au tracé des côtes du géant de la montagne, d’où le nom « Tolemaqk » qui, en langue inuite, signifie « côtes ». Par ailleurs, les randonneurs qui franchissent les basses pentes peuvent repérer des plantes arctiques qui émergent de la couche active peu profonde recouvrant le pergélisol, laquelle s’engraisse des sols emportés par l’érosion de la montagne. Du fait que la flore attire les espèces phytophages, les basses pentes d’Ovayok sont très propices à l’observation de l’« umingmak » (bœuf musqué), dont la hauteur et le poids peuvent respectivement atteindre 1,5 mètre et 400 kilogrammes. Le mot « umingmak » signifie « animal dont la peau s’apparente à de la barbe ». Le bœuf musqué doit son nom à l’odeur de musc que dégagent les glandes odoriférantes placées sous les yeux du mâle. Se déplaçant en hardes de dix ou vingt individus, les bœufs musqués se nourrissent d’herbes arctiques et de plantes apparentées. Ils ne migrent pas, se contentant de franchir d’assez courtes distances pour passer de leur aire d’alimentation estivale à leur aire d’alimentation hivernale.
Le sentier Neakoa longe la montagne par le sud‑ouest et relie l’extrémité du sentier Tolemaqk et les sites de Neakoa et Kellogog (lac Long), à l’extrême sud du parc. Le mot « Neakoa » signifie « tête » et le site ainsi nommé correspond à l’emplacement de la tête du géant Ovayok. Vous trouverez en cet endroit une aire de camping. Pour sa part, le site de Kellogok est un lieu de pêche. Orienté vers le sud, le tronçon qui relie les deux sites affiche une forte concentration d’attraits archéologiques, dont bon nombre ont été découverts par les aînés de la région. Vous pourrez y observer des cercles de tentes, des caches de chasseurs, des caches de nourriture et même un ancien atelier.
Finalement, le sentier Neakoa Kengmetkopolo signifiant « de la tête aux pieds » longe la montagne par le nord‑est. Les visiteurs peuvent faire le tour de la montagne dans l’une ou l’autre direction, mais le manuel Ovayok recommande de marcher vers le sud jusqu’au site de Neakoa, puis d’emprunter ce sentier en direction nord.
Refuge d’oiseaux migrateurs du golfe Reine Maud
Ce refuge d’oiseaux migrateurs est la plus grande réserve de faune fédérale protégée au Canada. Elle sert de lieu de nidification à l’une des plus grandes concentrations d’oies sauvages au monde. Le paysage est parsemé d’innombrables lacs peu profonds et d’immenses étendues de terres basses arctiques.
www.ibacanada.ca/site.jsp?siteID=NU009&lang=FR
yves Bienvenu
9 janvier 2018 @ 16 h 23 min
merci pour cette très belle présentation; je me dis qu’avec le réchauffement climatique cette ile gigantesque sera peut être un jour habitée beaucoup plus qu’aujourd’hui.
C’est vertigineux aussi de penser que des gens ont pu s’y établir pour survivre
infoweb38
9 janvier 2018 @ 19 h 24 min
Tout à fait, toutes les îles de cette région sont un mystère.Des gens qui s’établissent, déjà difficilement inimaginable mais que cela continue…Au moins, la bas, ils sont tranquille.
Marie-Paule
5 août 2019 @ 15 h 47 min
Superbe région!