La Norvège nouvelle patrie des datacenters ?
La Norvège est elle dévenue la nouvelle patrie des datacenters?
La planète et ses habitants consomment de plus en plus d’espace de stockage des données.
Des grandes entreprises aux mails, comptes Facebook, Titter, Instagram et autres réseaux sociaux de simples utilisateurs. Bien sur, les sites internet…
La gtotalité de l’hébergement de données consomme trois pour cent de la production éléctrique par an. Et ca ne cesse d’augmenter.
L’électricité sert à alimenter les serveurs d’hébergement et à les refroidir car ils chauffent beaucoup.
Alors quels sont les avantages d’installer des datacenters en Norvège?
Plus de 95% de l’électricité produite en Norvège est d’origine hydro électrique. Pas de centrales au charbon, pas de centrales nucléaires. Production 24H/24. Voilà pour l’alimentation des serveurs. Et leur refroidissement? La Norvège est baignée de fjords. On ne les compte plus. L’eau y est en plus très froide en profondeur. Il suffit de la pomper et voilà le refroissement à faible coüt.
Et où, les norvégiens créent ils des data centers? Créer? Pourquoi ne pas se servir d’infrastrucutres existantes?
Des mines sont disponibles. Elles ont l’avantage d’être sous la terre. Les datacenters sont protégés des intempéries, des interventions extérieurs éventuelles. Elles permettent de prévenir un des plus grands dangers des datas centers: l’incendie. Ces installations ne demandent que très peu d’interventions humaines. Seule les dépannages les nécessitent.
Pour réduire les incendies, diminuons le comburant. L’oxygène bien sur. Une atmosphère faible en oxygène baisse de façon drastique les risques d’incendies.
Voici deux exemples de reconversion de structures existantes:
Une ancienne base de l’Otan ,
plus exactement un ancien dépot de munitions au cœur d’une montagne a fourni un emplacement unique pour ce datacenter, de plus de 20 000m2 de salles IT, quelque peu hors du commun.Celui-ci est constitué de six salles accessibles par de longs tunnels garantissant un haut niveau de sécurité.
Au coeur d’une montagne sur l’ile de Rennesoy, près de la ville de Stavanger, le centre de calcul de Green Mountain bénéficie de conditions climatiques et géologiques très favorables. La proximité de la mer du Nord pour commencer, puisque le datacenter est idéalement placé en bordure de l’eau. Un point important quand on sait que pour refroidir les salles informatiques, l’installation conçue par Green Mountain et Schneider Electric puise de l’eau de mer à une température de 8° à une centaine de mètres de profondeur.
Grâce à un système de siphon naturel, l’eau est transportée jusqu’à des bassins pour alimenter des échangeurs thermiques (eau de mer/liquide du datacenter). Les pompes hydrauliques ne sont utilisées que pour l’amorçage. Mais comme le système n’est pas fermé, l’eau de mer finit par être rejetée à une température de 15°, nous a expliqué Knut Molaug, CEO de Green Mountain. L’impact sur l’environnement n’est pas nul mais il est négligeable quand on sait par ailleurs que l’approvisionnement en énergie est fourni par deux centrales hydroélectriques situées en amont du datacenter.
Une seule galerie est exploitée mais le datacenter peut encore s’étendre (crédit Green Mountain).
Le décor posé, place au datacenter qui occupe pour l’instant une surface de 12 000 mètres carrée même si aujourd’hui seuls 10% sont occupés par des clients norvégiens (banque et pétrole). Quinze pods sont en activité mais le directeur commercial, basé à Londres, à bon espoir d’attirer des entreprises américaines qui désirent renforcer leurs activités en Europe. Avec plusieurs liens en fibre optique vers le Royaume Uni et le continent, la compagnie a connecté son centre de calcul aux principales capitales Européennes avec une latence de 3 ms vers Oslo, 8 vers Copenhague, 6,5 vers Londres ou encore 15,5 vers Francfort.
Un des tunnels de service du centre de Rennesoy (crédit Green Mountain).
Une extension est encore possible
Aujourd’hui une seule galerie d’une longueur de 320 mètres de long – parmi les cinq de la base militaire – a été aménagée mais Green Mountain compte bien exploiter deux autres tunnels. Les premières galeries ont été creusées en 1964 par l’Otan et les dernières – sur un total de 5 donc – en 1994. L’investissement de Green Mountain se monte à 50 millions d’euros à ce jour pour le datacenter de Rennesoy et son site de secours à Rjukan dans la région de Telemark en Norvège. Ce dernier a également été conçu pour avoir un impact minimum sur l’environnement. Green Mountain termine la certification Tier III pour ces deux datacenters auprès d’Uptime. Décriée (la note en PUC repose sur une simulation pleine charge), cette qualification reste toutefois un marqueur pour les entreprises même si une alternative commence à se dessiner en Europe avec DCEM.
La salle chaude d’un des pods en activité chez Green Mountain (crédit Green Mountain).
Chapitre sécurité, on retrouve les solutions habituelles, à savoir caméras, accès via un sas avec code pin et lecteur d’empreintes digitales. Le datacenter est piloté grâce à l’outil de supervision StrxureWare for Datacenter, la suite logicielle DCIM de Schneider Electric qui fournit aux opérateurs et aux exploitants les informations utiles leur permettant de garantir le parfait équilibre entre haute disponibilité et efficacité, et ce tout au long du cycle de vie du datacenter.
Une concurrence acharnée
Green Mountain n’est toutefois pas la seule société en Norvège à surfer sur la vague des datacenters green et sécurisés, le site de Lefdal profite également des conditions locales pour exploiter les anciennes galeries d’une mine. c’est pas moins de 120 000 mètres carrés qui pourraient accueillir des équipements informatiques avec le concours d’IBM et Rittal (un des concurrents de Schneider) et le soutien du ministère norvégien du Commerce et de l’Industrie. Pour l’instant seul 10% de cet espace est aujourd’hui exploité. Ici encore, on attend les entreprises.
Une mine recyclée
en datacenter en Norvège fournira 120 000 m2 de capacité d’accueil à terme. IBM prend part au projet. Première tranche attendue en août 2016.
Le 25 août dernier, le pays s’est lancé dans un gigantesque chantier. Celui de reconditionner une ancienne mine pour en faire un immense datacenter : le Lefdal Mine Datacenter (LMD).
A terme, le site s’étendra sur 120 000 m2 répartis sur 6 étages reliés par une route à deux voies en colimaçon sur 1,3 km suffisamment large (14 mètres de large, 8,5 m. de haut) pour faciliter les livraisons de containers par poids-lourds. Chaque niveau disposera d’une route centrale (une « avenue ») reliant des « rues » d’une centaine de mètres de long sur 11 à 18 de hauteur chacune où, sur trois niveaux, pourront être entreposés jusqu’à une trentaine de containers hébergeant rack serveurs et réseaux, et systèmes d’alimentation. Au total, la mine comptera 75 de ces « chambres » dédiées aux infrastructures de traitement des données. De quoi accueillir un paquet de datacenters en container…
Energie 100% renouvelable
Le site sera alimenté par des usines hydroelectriques et des fermes d’éoliennes locales qui pourront fournir jusqu’à 300 mégawatts (MW). Une énergie 100% renouvelable à l’image des 98,5% de l’électricité du pays produite en hydroélectrique. La première tranche du datacenter nécessitera 30 MW. L’ensemble ne devrait pas dépasser les 200 MW. LMD met en avant le coût de l’énergie norvégienne parmi le moins élevé d’Europe. Et le gouvernement a réduit les taxes sur l’énergie consacrée aux datacenter. Le centre pourrait donc constituer l’un des moins chers en Europe en matière de coûts énergétiques.
D’autant qu’il sera également refroidi par l’eau du fjord attenant. Confinée sur la côte nord-ouest du pays, la mine se situe en partie en dessous du niveau de la mer. Ce qui évite l’usage de puissantes pompes de levage pour faciliter la circulation de l’eau dans le système de refroidissement. Au final, Lefdal Mine annonce un PUE de 1,1 environ (par rack de 5 KW).
26 millions d’euros pour le premier étage
Les travaux des datacenters dureront un an et la première tranche (le premier étage) doit être livrée en août 2016. Pour un budget de 26 millions d’euros (250 millions de couronnes norvégiennes). Filiale de l’industriel allemand Friedhelm LOH qui détient 33,3 % du capital de LMD (dont plus de la moitié est détenu par Maloy Investors et 16% par Sogn Fjordane Energi), Rittal fournira les équipements d’infrastructure (rack serveur, réseau, système de watercooling et d’aération, alimentation). La société a développé des modules sur mesure pour la mine. Ceux-là pourront être livrés chez le client pour qu’il y installe ses propres équipements avant de repartir pour le datacenter enterré. Baptisés RiMatrix, ces modules personnalisables selon les besoins du client, pourront être intégrés dans des containers, dans des salles communes ou sécurisées.
LMD a déjà deux clients : l’actionnaire Friedhelm LOH Group et IBM. Comme le conglomérat industriel allemand, Big Blue s’est impliqué dans la conception du projet et prendra part à la construction en tant que fournisseur de solutions technologiques et de services. IBM devrait investir les lieux dès l’ouverture de la première tranche, en août 2016. Le reste du site datacenters sera accessible aux futurs clients à partir d’octobre 2016.
Deux projets gigantesques qui ont une marge de développement énorme avant d’être saturé. Une voie qui pourrait se développer avec la demande toujours plus grande de stockage de données.
oursino
20 février 2016 @ 19 h 27 min
L’énergie est pas chère là-bas! Ca m’a fait pensé à la série Occupied.
bruno soldini
21 février 2016 @ 10 h 23 min
Exact, le nouvel eldorado. L’énergie moins chère pour un monde qui en consomme de plus en plus.