Les rennes du svalbard
Selon une étude de la British Ecological Society, les rennes de l’archipel norvégien du Svalbard ont perdu en taille et en poids depuis 1994.
Le Svalbard, territoire norvégien situé au Nord du cercle polaire arctique est constitué de plusieurs îles. Son climat est rude et l'archipel est peu peuplé.
Ce mammifère ongulé à doigts pairs est de la même espèce que les caribous nord-américains et proche des cerfs. Fourrure épaisse, corps ramassé, larges sabots : les rennes du Svalbard est une sous espèce parfaitement adaptée au climat arctique. Il existe au Svalbard depuis des millénaires. Ses ancêtres sont probablement arrivés ici à la fin de la dernière glaciation et ont évolué indépendamment de leurs cousins eurasiatiques. C'est la plus petite espèce de renne, avec la caribou de Peary que l'on rencontre à des latitudes équivalentes dans l'archipel nord-canadien. Contrairement aux espèces continentales, il ne vit pas en grands troupeaux, ne migre pratiquement pas, est plus court sur pattes et a une fourrure plus épaisse. Sa fourrure est de couleur brun-clair l'été et presque blanche l'hiver. Ses bois poussent au printemps et tombent en hiver. En juin a lieu la naissance d'un seul petit.
L'étude scientifique a constituée en la capture, le marquage et la mesure des rennes agés de 10 mois. Tous les ans les chercheurs reproduisent l'opération.
Le changement de climat en est la cause principale. La baissse des températures engendre une diminution de la neige et une hygrométrie en hausse.
La pluie gèle sur la terre froide et empèche les rennes de trouver leur nourriture principale: le lichen.
La perte de poids est estimée à 12% depuis 1994. 55 kg de moyenne pour les rennes nés cette année là et à peine plus de 48kg pour ceux nés en 2010.
Cette baisse de poids est aussi liée à l'augmentation de la population de l'espèce. Leur nourriture, plus difficile à trouver, gelée en hiver augmente le phénomène chaque année.
La population de rennes du svalbard a été presque totalement massacrée par la chasse avant 1920. Depuis leur protection décidée en 1925, leur nombre a crû jusqu'à environ 10 à 12 000 têtes. Les populations des différentes régions sont relativement indépendantes et restent sur le même territoire. Dans la région de Ny Ålesund où l'espèce avait totalement disparu, 15 rennes ont été réintroduits en 1978. Onze ans plus tard, il y en avait environ 200.
Globalement la population suit de légères variations d'origine naturelle et se limite selon les possibilités de nourriture, surtout en hier, quand l'accès à la végétation est problématique. De plus, des barrières naturelles (glaciers, chaînes de montagne, fjords) limitent la migration d'une région à l'autre.
Depuis 1983, une chasse limitée est autorisée. Malgré cela les rennes du svalbard ne sont pas très craintifs, surtout en été et c'est sans aucun doute le mammifère le plus facile à observer au Spitzberg, notamment aux alentours de Ny Ålesund ou de Longyearbyen. Avec sa mauvaise vue, il s'approche souvent jusqu'à une vingtaine de mètres, voire moins, sous le vent, pour identifier l'intrus grâce à son odorat. Par contre, les femelles avec leurs jeunes restent plus distantes.
C'est dans l'Isfjord et le Nordenskjöld Land que vivent la plupart des animaux mais il existe aussi des groupes isolés dans les îles de l'Est comme Edgeøya et Barentsøya et dans le Nord comme sur Reinsdyrflya.
L'augmentation des températures est un vrai souci en Sibérie où les populations sont menacées de disparition.