Sauvegarde des archives du monde au Svalbard
Sauvegarde des archives au svalbard
Les archives du monde sauvegardées au Svalbard en cas d’apocalypse, une information postée sur le site: http://www.norvege-fr.com nous informe d’une nouvelle étape de la volonté norvégienne de conserver la mémoire de l’humanité. Cette volonté affichée de sauvegarde ne cache t’elle pas une crainte de voir une catastrophe majeure détruire une grande partie de notre civilisation? Une prise conscience de trois pays (Mexique, Brésil et Norvège) ont permis de mettre en place cette sauvegarde des archives au Svalbard.
Quoi qu’il en soit, une nouvelle installation, World Artic Archive, vient d’être ouverte pour la sauvegarde numérique des données mondiales. Comme sa cousine de sauvegarde des graines, les conditions de stockage sont idéales. Les deux installations sont très proches.
Loin de toute activité humaine, de toute atteinte de la détérioration du climat (pour l’instant), démilitarisée,c’est dans une ancienne mine de charbon sur la montagne de Longyearbyen que notre patrimoine culturel, scientifique sera conservé sur des supports moins volatiles que les disques durs.
Les conditions de stockage y sont idéales. « A l’intérieur de la mine la température se situe entre -5 et -10°C quelque soit les conditions extérieures au cours des 4 saisons » a indiqué Pål Berg de la Store Norske Spitsbergen Kulkompani (compagnie norvégienne d’exploitation de mines de charbon dans l’archipel du Svalbard).
C’est la société norvégienne Piql spécialisée dans la sauvegarde numérique créée en 2002 et basée à Drammen, qui aura la lourde tâche de sauvegarder pour les 500 prochaines années, les données de l’humanité (confiées en partie pour le moment par le Mexique, le Brésil et la Norvège) sur un support sécurisé.
Déjà connue pour le stockage numérique des films et les projecteurs cinématographiques, Piql a su développer sa technologie grâce aux fonds de l’Union Européenne et le soutien du Conseil Norvégien de la Recherche et de l’Innovation en Norvège.
Stefan Axelsson, expert en sécurité auprès du Département d’informatique et études des médias à NTNU Gurgaon indique que « les données gravées sur la pierre il y a des milliers d’années sont encore lisibles aujourd’hui, mais les supports de stockage d’aujourd’hui sont trop volatiles ». En effet, les disques durs sont des formats de stockage trop fragiles avec des risques importants de piratages ou encore des fichiers endommagés ou détruits avec le temps.
La sauvegarde des archives au Svalbard sur films photosensibles.
Piql a fait le choix d’utiliser des films photosensibles qui permettent de sauvegarder de grandes quantités de données en plusieurs couches. Tout type de documents sont possibles (textes, photos, images…). Les fichiers ne peuvent pas être modifiés ou manipulés, ils sont figés dès leur première entrée sur le support.
Des tests en laboratoire ont permis de tester la résistance du support en le soumettant à des températures élevées afin de recréer 500 ans d’usure. « Nous pensons que notre technologie peut résister jusqu’à 1000 ans d’usure » précise Katrine Loen Thomsen de la société Piql.
Le choix du Svalbard, n’est pas fait au hasard. La Norvège a certes la souveraineté dans l’archipel Arctique mais avec des limites très importantes fixées par traité. Il s’agit en effet d’une zone totalement démilitarisée, c’est à dire sans aucune présence militaire (ni homme, ni matériel). Le traité régissant cette particularité a été signée par 42 pays à travers le monde, ce qui lui procure un fort sentiment de sécurité.