Préserver les traditions inuites

L’association inuite Kitikmeot Inuit du Canada a pour but de préserver les traditions inuites.logo de l'association kitikmeot

Elle a lancé, dans ce cadre, un livre de 30 chansons inuites. 

Cette association, la Kikikmeot Inuit Association (KIA) a été constituée en 1976 pour représenter et promouvoir les intérèts des Inuits de Kitikmeot. Les priorités étaient le processus de revendications territoriales et le développement politique et économique. 

Au fil des ans, leurs responsabilités et leurs objectifs ont changé. Avec la signature de l’Accord du Nunavut en 1993 et ​​de nouveau en 1999 avec la création du Nunavut, leur rôle et leurs responsabilités ont beaucoup changé. La Kitikmeot Inuit Association gère maintenant environ 96 responsabilités régionales et applique les droits inuits garantis en vertu de l’Accord du Nunavut.

Leur mission consiste à «gérer les terres et les ressources inuites de Kitikmeot et à protéger et promouvoir le bien-être social, culturel, politique, environnemental et économique des Inuits de Kitikmeot».

Pour plus de détails, il suffit d’aller sur leur site: https://kitia.ca/

Ce livre de 30 chansons en inuinnaqtun et en inuktitut  a pour but de préserver les chants de la danse du tambour, une ancienne tradition des populations du Nord canadien.

 Huqqullaarutit Unipkaangit — Stories Told Through Drum-Dance Song est le projet lancé par la Kitikmeot Inuit Association (KIA), qui vise la préservation des dialectes de la région, y compris l’inuinnaqtun. La langue inuite a connu un fort déclin, malgré une légère résurgence dans le recensement de Statistique Canada de 2016 : 675 personnes l’ont identifiée comme leur langue maternelle, contre 395 en 2011.

« [Les chansons] sont une fenêtre sur notre histoire », estime Julia Ogina, coordinatrice au programme de la KIA, la corporation représentant les Inuits de la région de Kitikmeot.

Préserver les traditions inuites c’est sauvegarder tous les aspects de la culture.

« Pour que la langue soit parlée à nouveau, nous devons la comprendre dans son ensemble », ajoute Mme Ogina, qui a aidé à compiler les chansons du nouveau livre en travaillant avec des aînés.

Le groupe de chants de la danse du tambour.

Le groupe de chants de la danse du tambour se sert du livre lancé par la Kitikmeot Inuit Association. Photo : CBC/Kate Kyle

 

Des histoires de nomades

Traditionnellement, les chants de la danse du tambour étaient plus prolifiques lorsque les Inuits de la région étaient nomades. Les Inuits se rassemblaient après de longs et sombres hivers et racontaient des histoires de leurs voyages, de leurs célébrations et de leurs combats. Certaines chansons se terminent par une danse contemporaine avec un ou deux danseurs, où le chanteur principal prend le tambour. Préserver les traditions inuites, c’est pouvoir retrouver ces moments.

Au total, le livre contient plus de 30 chansons dans le dialecte des Inuits du cuivre (Inuinnait) et des Nattilingmiut dans la région de Kitikmeot, au Nunavut.

Les chansons sont imprimées en inuinnaqtun et en inuktitut, à la fois en texte romain et en écriture syllabique. Une partie de la terminologie est si ancienne que Julia Ogina et d’autres essayent encore de les décoder. Ils ont également écouté de vieux enregistrements de cassettes.

« Ce sont des chansons sur le fait de ne pas avoir assez à manger, de ne pas pouvoir attraper d’animaux, parce que les animaux ne viennent pas », explique-t-elle.

Préserver les traditions inuites, c’est ne pas oublier les conditions extrêmement difficile de ce mode de vie traditionnel.

Une fois que les Inuits se sont installés dans les communautés, Julia Ogina souligne que ces rassemblements sont devenus moins communs, en plus d’être interdits par les missionnaires.

Moins de chansons et d’histoires ont été transmises à la génération suivante, et seulement une poignée de nouvelles chansons ont été créées.

La bonne nouvelle : de plus en plus de jeunes assistent aux chants de la danse du tambour hebdomadaires qu’organise la KIA. « Beaucoup de jeunes veulent apprendre. [Le livre] a créé les outils pour qu’ils fassent partie de l’environnement d’apprentissage », souligne Mme Ogina.

C’est ainsi  Elik Tologanak bat le tambour, elle est transportée dans son enfance, où elle vivait avec sa famille sur les terres près d’Ulukhaktok, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Aujourd’hui, l’aînée redécouvre ces chansons en participant, chaque semaine, à un groupe de chants de la danse du tambour dans sa communauté, à Cambridge Bay, au Nunavut.

« Quand nous avons recommencé à chanter, c’était comme si j’étais un enfant qui se réveillait en entendant les chansons », se souvient-elle, affirmant que l’expérience a été pour elle transformatrice.

Elik Tologanak et d’autres résidents de Kitikmeot, une des trois régions administratives du Nunavut, utilisent un nouveau livre de chansons de la danse du tambour pour réapprendre la langue et les chansons de leurs ancêtres.

Préserver les traditions inuites, c’est aussi passer d’une tradition oral à une trace écrite accessible à tous.

Source:

reportage de CBC de Kate Kyle

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